Les fils d’infos locaux vont (enfin) montrer leur(s) bobine(s) en France

Par Julien Le Bot


2012 - année hyperlocale ou pas – s’annonce particulièrement riche sur deux fronts au moins : le mobile (au sens large : smartphones et tablettes), et le local. L’élection présidentielle polarise l’espace médiatique sur le fond, certes. Mais sur la forme, ce sont les fils et/ou les flux qui semblent devoir prendre une place de plus en plus importante dans nos vies et nos lectures.

 

 

Là où l’on prend encore le café, à 10 heures le matin, sur un comptoir en zinc où traîne négligemment un canard local ouvertement partagé, il semble de moins en moins fantasque d’imaginer le tout-venant dégainer demain sa tablette ou son téléphone pour cheminer paisiblement le long de fils d’infos locales.


C’est, peu ou prou, déjà un peu le cas. On peut utiliser Twitter quand on est jeune, urbain, de sexe masculin et relativement branché (sans métaphore, c’est-à-dire hyper-connecté) pour regarder ce qu’il se passe dans sa #Ville (ou son #CodePostal). On peut aussi suivre ses amis sur Facebook qui, de temps en temps, partagent sur leur(s) mur(s) des infos locale(s) postées par un titre de presse quotidienne régionale, ou par France 3 régions. C’est toutefois imprécis, vague, et l’info ne vous trouve pas nécessairement. Peut mieux faire, en somme.

 

Alors chacun y va (ou devrait y aller) de sa proposition. Acteurs traditionnels de la presse locale (suivis de près par le journaliste Erwann Gaucher dont la veille rend bien compte des heurts et malheurs desdits titres historiques), mais aussi curieux de nature, vagabond de grand chemin, ou bidouilleurs tentés de tirer le fil (ou le diable) par la queue.


Dans la première catégorie, vous pourrez par exemple voir la réponse ourdie depuis des mois par Ouest France. Et ça s’appelle : infolocale.fr. Pour l’instant, ça ressemble à ça :

 

 

Il suffit de se promener un peu sur la charte d’utilisation pour comprendre ce que nous prépare le groupe de presse Sipa-Ouest France (parce qu’il s’agit bien d’une contre-offensive globale et/ou transversale).


Si chacun, sur un territoire donné, est déjà en mesure de partager son info (agenda, évènement, etc.), Ouest France propose de mettre en ordre de bataille tous ces titres (pertinents relativement à la localisation de votre actualité) et ces espaces en ligne pour faire ressortir ce qu’il vous importe de faire connaître. Grosso modo, chacun, pour autant qu’il partage son info avec le groupe, se retrouve propulsé gratuitement dans ces espaces d’infos re-dimmensionnés.


Chacun ? « Les acteurs de la vie locale, associations, mairies, organismes culturels… », explique le site infolocale.fr.
Attention : les comptes-rendus ne seront pas acceptés dans ce dispositif. C’est l’annonce, ou l’antériorité de l’info sur le jour j qui est prise en compte. En ce sens, l’infolocale.fr devient un immense agenda géolocalisé susceptible de se départager en formats papiers et web.

 

De la même manière, le commerce adoucit peut-être les mœurs, mais il ne passe(-ra) pas gratuitement à « l’antenne » sur infolocale.fr. Il s’agit bien, dans ce déploiement original d’espace de visibilté, d’offrir des espaces gratuits pour des actions locales « désintéressées ». Pour le reste, le groupe pourra (sans doute) offrir des prestations calibrées en onction des besoins et des budgets.


Quoi qu’il en soit, il y a là la prise en compte (enfin) d’une belle évidence par un groupe de pressse historique : chacun est un média, et nous avons (à peu près) tous pour habitudes d’annoncer nous-mêmes nos concerts, nos actions solidaires, de partager nos infos et de relayer nos coups de colères.  Il faut donc apprendre, désormais, à organiser ce flux d’infos (venant de partout et de chacun), plutôt que de faire comme si « l’ancien régime », fait de rotatives et de tracts distribués sur les marchés, était toujours valable, toujours vivant, toujours pertinent.


Deuxième exemple, deuxième catégorie, avec Nantes Live, prototype de ce que France Live semble vouloir préparer pour une dizaine de métropoles françaises (hors Paris). Là, l’option est tout autre : ce sont des applications et des applications uniquement pour smartphones et tablettes (^pas de sites, pas de papiers, pas de magazines), il y a de l’agrégation, des flux, des offres et des contenus UGC – comme disent les spécialistes formés au globish : User Generated Content – pour animer ce dispositif. En vidéo, ça donne ça :

 

 

 

 

Visuellement, il n’y a pas à mégoter : on est sur du fil d’infos, sur du flux, du continu, du temps réel affleurant au ras des territoires. Le modèle économique de ce genre de parti pris est, peu ou prou, le suivant :

 

 

 

 

Bref, pour qui s’intéresse à l’interaction entre le numérique (en ses infinies possibilités), infos (actualités, agenda, etc.), et territoires (toutes échelles confondues, de l’hyperlocal au régional), le sens du vent (ou de l’histoire) est tout trouvé. La grammaire implique notamment : un travail ouvert aux usages, une participation des internautes (et acteurs de la vie locale), un traitement de l’info en temps réel, et un modèle au service des lecteurs.

 


C’est là, et précisément sur cette alchimie particulière, faite de technologie et d’usages innovants, que Yakwala travaille. A suivre dans les prochaines semaines.


En attendant, Yakwala salue chaleureusement les nouveaux venus sur la Toile locale (qui n'en finit pas de remuer) : Rue89Strasbourg ! Plus on est de fous, plus on rit !

 

 

 

 

Crédit : @techsavvyed (Licence Creative Commons)

 

 

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